Il y a quelques jours, le député Aymeric Caron annonçait l’enregistrement, à l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi visant à abroger l’exception dont bénéficient corridas et combats de coqs aux peines sanctionnant les actes de cruauté sur un animal.
Depuis cette annonce, à cette revendication franche d’abolition des combats d’animaux (déjà interdits mais tolérés lorsqu’une « tradition locale » peut être invoquée), des organisations et personnalités défendent une 1ère étape qui serait d’interdire, aux mineurs, l’accès des arènes conformément à une recommandation du comité des droits de l’enfant de l’ONU.
Protéger les enfants de l’exposition à la violence exercée sur un être sensible est important, certes, mais cela ne relève pas de nos compétences. Nous le disons, le revendiquons et l’assumons : on ne peut pas faire de compromis avec l’éthique, torturer un animal par jeu, par plaisir, c’est indéfendable et cela ne doit plus être accepté.
STRATEGIE GAGNANTE ?
Des propositions de loi, d’interdiction de la corrida ou « simplement » de l’accès des mineurs aux arènes, il y en a eu beaucoup mais aucune n’a été débattue. Lors de la précédente législature, la députée Samantha Cazebonne a présenté un texte de protection de l’enfance, mais cette proposition n’a même pas été enregistrée à l’Assemblée. Ce n’est finalement pas surprenant, il nous paraît plus pertinent de défendre la fin de la corrida et des combats de coqs dans une démarche de lutte contre la maltraitance animale et de cohérence juridique.
Dans une arène, le taureau se fout de l’âge du public, ce n’est pas le cœur du problème. Le député Aymeric Caron a parfaitement raison de défendre la seule position qui s’entende, celle de l’abolition.
Qu’une proposition de loi sur les combats d’animaux soit débattue durant cette législature c’est une opportunité rare, unique, alors autant partir d’un texte ambitieux, cohérent, sachant qu’il y aura sûrement des amendements de repli présentés par des députés pour limiter l’interdiction aux mineurs. Partir d’un compromis, qui ne satisfait pas les défenseurs des animaux, serait une grave erreur et le meilleur moyen de ne rien obtenir à la fin.
Les élus doivent répondre aux Français très majoritairement favorables à la condamnation des actes de cruauté exercés sur les animaux, sans exception pour les combats d’animaux !