Parfaitement décrite dans une proposition de loi datant de 2020 : « elle consiste à faire rentrer un ou des chiens de chasse dans les terriers d’animaux comme le blaireau ou le renard. Le but étant d’acculer la bête dans son terrier afin que les chasseurs puissent creuser et la déterrer. Elle est alors saisie avec des pinces puis frappée à coup de pelle, pioche ou barre à mine. Le supplice dure généralement plusieurs heures, voire une journée entière, où l’animal est traqué, acculé, soumis à un stress épouvantable, avant d’être battu à mort par les chasseurs ou saigné ».
Depuis un arrêté du 1er avril 2019, il est interdit que les chiens capturent eux mêmes les animaux et les mordent jusqu’à la mort : « Il est interdit d’exposer un animal pris aux abois ou à la morsure des chiens avant sa mise à mort ». Cependant, en pratique cette interdiction est inapplicable : il n’est plus possible de maîtriser ce que fait un chien une fois entré dans le terrier.
En Europe, la France est l’un des derniers pays à autoriser encore cette barbarie, puisque de nombreux pays ont interdit la vénerie sous terre (le Royaume Uni, l’Espagne, les Pays Bas, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et le Portugal).
Tout comme la chasse à courre, cette pratique de divertissement cruelle concerne une minorité des chasseurs. Il existe environ 1 500 équipages et près de 40 000 pratiquants, qui utilisent environ 70 000 chiens de terrier.
La période d’ouverture de cette chasse va de l’ouverture générale de la chasse (mi-septembre) au 15 janvier, et le préfet peut, en application de l’article R 424-5 du code de l’environnement l’autoriser pour une « période complémentaire » à partir du 15 mai, jusqu’à l’ouverture générale. Chaque année, 12 000 blaireaux sont tués au terrier par ces chasseurs, après avoir subi plusieurs heures de terreur, de stress et connu une fin particulièrement brutale.
Comme pour la chasse à courre, plusieurs propositions de lois visant à interdire la vénerie ont été déposées, en vain.
Enfin, selon un sondage IPSOS réalisé en 2025, 70% des Français se disent favorables à l’interdiction du déterrage, quelle que soit l’espèce concernée.
Pour toutes ces raisons, à la fois éthiques, sociétales et environnementales, il est grand temps d’en finir avec cette cruauté. Il est urgent que la France adopte une législation visant à interdire ces deux modes de chasse.