Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau vient d’annoncer un nouveau « plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie » : cette feuille de route est la bienvenue tant les sujets à traiter pour la protection animale sont nombreux et méritent des politiques publiques adaptées. Si la Fondation Brigitte Bardot, consultée lors de la préparation ce plan d’action, se réjouit que le gouvernement reconnaisse de façon relativement exhaustive les problématiques relatives à la protection des animaux de compagnie et entende rassembler et coordonner les forces des différents ministères compétents sur cette question, elle déplore cependant l’absence de moyens affectés à ce plan d’action, qui risque malheureusement de lui ôter toute efficacité pour les animaux…
Surfant sur les dernières évolutions législatives et réglementaires, ainsi que sur l’enveloppe France Relance de 35 millions d’euros dédiés à la lutte contre les abandons, Marc Fesneau promet notamment d’améliorer la formation et la sensibilisation du grand public, des acteurs de terrain et des forces de l’Etat sur les questions de protection animale, de renforcer la responsabilité des détenteurs d’animaux de compagnie avec la mise en place d’un « parcours d’acquisition responsable » et d’encourager la stérilisation des animaux, notamment par des campagnes de communication et de stérilisation soutenues par des fonds publics. Des projets louables et nécessaires, dont la mise en œuvre et le suivi associeront les organisations de protection animale.
Cependant, en matière de lutte contre la maltraitance, les initiatives et bonnes volontés sont nombreuses mais les moyens manquent cruellement, aussi bien au sein des services de l’Etat que sur le terrain. La Fondation Brigitte Bardot regrette donc que le ministre de l’Agriculture se repose sur l’existant, qui est clairement insuffisant, et n’ait pas doté son plan d’action de mesures ambitieuses et de moyens financiers et humains spécifiques, comme l’a fait le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en créant il y a quelques mois une division nationale de lutte contre la maltraitance animale (10 agents dédiés) et en nommant 4000 référents à la maltraitance animale dans les commissariats de police et gendarmeries. C’est l’une des propositions que la Fondation Brigitte Bardot avait soumises au ministre afin de lutter efficacement, en collaboration avec les autres ministères, contre toutes formes de maltraitance animale.
« Initiée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en 2022, la reconnaissance officielle de la problématique de la maltraitance animale et de la nécessité d’une action coordonnée dans le cadre des missions régaliennes de l’Etat est une avancée que la Fondation Brigitte Bardot félicite sans réserve. Cependant, rien ne peut avancer sans y associer des moyens humains, financiers et logistiques, ce dont l’Administration manque cruellement pour agir efficacement. Par ailleurs, nous regrettons que ce plan d’action concerne exclusivement les animaux de compagnie. Une fois encore, sous la pression du monde agricole, le ministre botte en touche et le bien-être des animaux d’élevage est invisibilisé malgré la marge de progrès considérable sur ce terrain, confortée par des attentes sociétales fortes… » commente Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.