Depuis toujours la Fondation est sollicitée pour sauver de l’abattage des marcassins élevés par des particuliers. Mais, depuis quelques mois, les cas se multiplient : Nénette, Flocky, Maurice sont tous menacés ! Que faire ?
LA DÉTENTION D'ANIMAUX SAUVAGES INTERDITE
La détention d’animaux sauvages est interdite par la législation française. Toutefois, l’arrêté du 8 octobre 2018 autorise la détention d’un sanglier chez un particulier sous condition d’une déclaration de détention auprès de la préfecture de son département.
Il n’est pas indiqué dans ce texte que le préfet peut refuser cette déclaration, mais malheureusement, c’est souvent ce qui risque d’arriver, car la préfecture peut prétexter que l’animal sauvage a été prélevé illégalement dans la nature ce qui est interdit par la loi française. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à argumenter la non-intentionnalité de cette détention face à un animal sauvage en détresse et souvent menacé d’une mort certaine s’il n’est pas secouru et soigné.
Sans cette autorisation de détention, l’avenir du marcassin peut être compromis en cas de contrôle par les agents de l’État (généralement suite à une dénonciation). Dans le meilleur des cas, l’animal pourra être placé dans un refuge, mais, dans le pire scénario, il pourrait être abattu !
LES REFUGES POUR SANGLIERS SONT RARES
Les refuges pour ces animaux sont extrêmement rares en France… La Fondation a créé des enclos spécifiques pour cette espèce au refuge de la Mare Auzou, mais ne peut en accueillir que 7, et les places sont déjà prises ! La jeune laie Nénette est par exemple arrivée au refuge le 11 février 2020 suite à une décision préfectorale.
Force est de constater qu’en France, les associations de protection animale ont plus facilité de placer des lionceaux que des sangliers dont personne ne veut.
UN MARCASSIN ORPHELIN DOIT ÊTRE CONFIÉ À UN CENTRE DE la FAUNE SAUVAGE
Dans ces conditions, la Fondation ne peut que déconseiller l’accueil d’un marcassin chez un particulier et même sur un coup de cœur pour « sauver » un animal. D’autant que des jeunes sont parfois prélevés alors que leur mère n’est pas visible, à proximité… Dans certains cas, les jeunes peuvent aussi être adoptés par des mères de substitution.
Dans tous les cas, l’animal sauvage n’a pas vocation à devenir animal de compagnie. Donc, face à une situation d’urgence, le mieux est encore de se rapprocher d’un centre de soins pour la faune sauvage qui pourra, le cas échéant, accueillir, soigner et relâcher l’animal dans son habitat naturel.
Crédit photos : Fondation Brigitte Bardot, Pixabay/Heiko Stein, Pixabay/iisjah