BB lance un appel vibrant au Président Erdoğan pour alerter sur une menace pesant sur les animaux errants en Turquie. Elle souligne dans sa lettre la tradition de compassion et de coexistence pacifique entre les animaux errants et la population turque, grâce à une loi de 2004 qui prône la stérilisation, la vaccination et le retour des animaux à leur territoire. Ce modèle, cité en exemple international, est aujourd’hui menacé. Les mesures de capture et d’euthanasie sont non seulement cruelles mais aussi inefficaces et contraires aux recommandations des experts et des Nations Unies. Le message est clair : préserver la réputation de la Turquie en continuant à protéger ces animaux fidèles. BB implore le Président Erdoğan d’agir et d’éviter une dérive vers la cruauté et l’indifférence.
Monsieur le Président,
Si je vous interpelle aujourd’hui par voie de presse, via cette lettre ouverte, c’est pour vous alerter d’une situation alarmante, une menace effroyable qui pèse sur les animaux errants de votre pays.
La Turquie a été un exemple de compassion pour les chiens et chats errants qui, jusqu’à présent, ont pu vivre dans la rue en harmonie avec la population. Vous avez été, personnellement, responsable de cette gestion humaine en faisant passer, en 2004, la loi de protection animale qui met en valeur la tolérance, mais aussi la coexistence responsable par des programmes de stérilisation, vaccination et retour sur leur territoire des animaux intégrés dans une communauté.
Ma Fondation a mis cet exemple en avant dans de nombreuses négociations partout dans le monde, avec des autorités qui préféraient capturer et tuer, ou enfermer à vie ces êtres sociaux dans des refuges prisons/mouroirs.
En plus d’être cruelles, tuer ou capturer sont des mesures contre-productives qui ne font qu’aggraver le problème du surnombre de chiens et chats errants. Tous les experts sur la question sont d’accord sur ce point et l’image d’un pays est fortement liée à la manière dont il traite ses animaux. Le 22 août 2023, le Comité des Droits de l’enfant des Nations Unies a, dans son Observation générale n°26, demandé que les enfants soient protégés contre toutes les formes de violence physique et psychologique et contre l’exposition à la violence, comme la violence domestique ou la violence infligée aux animaux. Capturer les animaux des rues qui vivent en communauté pour les enfermer et les euthanasier est l’une de ces violences !
Les Turcs ont montré l’exemple d’une cohabitation avec les animaux des rues qui réjouit les touristes et défenseurs des animaux, ne laissez pas la Turquie devenir un pays mal aimé et critiqué pour son indifférence et cruauté envers des êtres sensibles qui sont nos compagnons les plus fidèles.
Monsieur le Président, je place ma confiance et mon espoir en vous, j’attends votre réponse et vous assure de mon respect.
Brigitte Bardot
Présidente