UNE RECONVERSION DES CIRQUES SUR TROIS ANS
Du 12 au 14 novembre, le prochain Conseil de Paris va prendre une décision capitale en matière de bien-être animal : les cirques itinérants qui s’installent à Paris n’auront peut-être plus le droit d’exploiter des animaux sauvages à partir de 2022.
Une convention sera signée début 2020, qui engage la Mairie à soutenir financièrement des mesures de reconversion et l’achat de nouveaux matériels en échange de la fin des spectacles d’animaux sauvages.
La Mairie de Paris a négocié cette évolution avec les circassiens ces deux dernières années, l’objectif n’étant évidemment pas de les obliger à cesser toute activité.
Les métiers du cirque – acrobates, clowns, jongleurs… – restent le cœur de ce spectacle pour petits et grands !
Les tigres, lions, éléphants, hippopotames, singes et autres animaux sauvages détenus par ces cirques seront placés dans des refuges adaptés ou des zoos pour y terminer paisiblement leur vie.
L'ACTION DE LA FBB POUR UN CIRQUE SANS ANIMAUX
En mai 2017, la Fondation Brigitte Bardot était reçue avec d’autres associations de protection animale à la mairie de Paris pour parler du sujet des animaux sauvages dans la ville. Nous avions alors demandé une position claire de la capitale sur la présence d’animaux sauvages dans les cirques, une position qu’elle n’assumait alors que fébrilement. L’une des problématiques principales vient du pouvoir d’interdiction d’installation des cirques, qui n’est pas une compétence de la mairie, mais de la Préfecture de Police.
Nous avions alors donné des pistes aux élus, en indiquant que l’installation pouvait être refusée au profit d’un autre spectacle sans animaux, pour des raisons de sécurité et de santé publique ou encore du fait de condamnations avérées envers les propriétaires de cirque. Nous avions également demandé à la mairie d’arrêter de distribuer les entrées gratuites que les cirques avec animaux leur offraient : une absurdité, puisque la mairie souhaitait déjà se positionner contre cette pratique.
La mort de la tigresse Mévy, échappée du cirque Bormann Moreno en novembre 2017 et abattue en pleine rue parisienne, avait alors donné raison aux associations de protection animale et accéléré la décision de la mairie de Paris.
Le 13 décembre suivant, le Conseil de Paris votait en faveur de l’interdiction des animaux sauvages dans les spectacles parisiens. Un vœu symbolique mais fort, à l’instar de 384 autres communes françaises ayant pris position.
Des réunions ont alors été organisées par la ville de Paris, entre 2018 et 2019, dans le but de rassembler les acteurs socio-économiques et les associations de protection animale afin d’arriver à un accord pour un cirque sans animaux sauvages sur le territoire parisien.
L'État doit lÉgifÉrer en faveur des animaux SAUVAGES
Dans la pratique, cette décision était déjà appliquée, puisque Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée de la nature, a déclaré au Parisien qu’elle avait « refusé toute demande d’installation de chapiteau ces deux dernières années ». Dans les faits, seul l’État a le pouvoir d’interdire la présence des animaux sauvages dans les cirques.
C’est dans ce cadre que la Fondation Brigitte Bardot et ses partenaires ont travaillé en étroite collaboration avec le Ministère de la Transition écologique et solidaire pour obtenir cette interdiction et trouver un scénario d’application qui permettrait aux circassiens de faire évoluer leurs spectacles.
Cette évolution est souhaitée et attendue par les Français, comme le révèle notre récent sondage en partenariat avec la SPA et la LFDA. On y apprend que seuls 18% des Français voient l’avenir du cirque avec des animaux sauvages, que seuls 16% ne voient pas d’évolution nécessaire pour les spectacles de cirque, alors que 82% des répondants pensent que l’avenir du cirque passe par une évolution de ses spectacles ou que c’est une tradition désuète.
Toujours selon notre sondage, 2/3 des Français sont défavorables à la présence d’animaux sauvages dans les cirques et 70% considèrent que cela peut conduire à des accidents pour le public, le dompteur ou les animaux.
Des Français inquiets de voir ces animaux de cirque dans les villes françaises, causant chaque année de nombreux incidents, dont pas moins de 34 entre 2017 et 2019.
La décision de la mairie de Paris, qui votera sa mesure lors de son Conseil du mois de novembre, va donc dans le sens de la volonté des Français, garantit leur sécurité et suit les préconisations d’experts pour le respect du bien-être animal.