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Contre le Covid-19, la Chine recommande un remède traditionnel contenant de la poudre de bile d’ours !

Le 4 mars 2020, la Commission nationale de la santé en Chine a publié une liste de traitements recommandés contre les cas sévères à critiques d'infection par le Covid-19. Parmi eux, un remède traditionnel composé en partie de poudre de bile d'ours, obtenue au prix de souffrances inouïes pour ces animaux sauvages...

LE TAN RE QING CONTIENT BIEN DE LA BILE D'OURS

médecine chinoise bile ours noir asie
Ours noir d'Asie

Dans la liste officielle chinoise des médicaments censés traiter l’infection du nouveau coronavirus, figurent des injections d’un remède traditionnel appelé Tan Re Qing. 

Ce remède, utilisé pour traiter les bronchites et les infections respiratoires, se compose de cinq types de médicaments chinois : la scutellaire, la poudre de bile d’ours, la corne de chèvre, le chèvrefeuille et la forsythia. Les gélules de Tan Re Qing sont également composées de ces cinq ingrédients. 

De plus, la poudre de bile d’ours est bien répertoriée comme un ingrédient du remède chinois sur les sites internet de différents fabricants. 

En outre, l’étiquette verte apposée sur l’emballage « China National Wildlife Marking » est émise par les autorités gouvernementales pour indiquer que la société a été autorisée à vendre ce produit, qui a été fabriqué à partir d’espèces protégées. Sur cette étiquette, le texte « Fel urbi » est visible, qui est un terme commercial signifiant « bile d’ours ».

interdiRE LE commerce d'animaux sauvages POUR la médecine

Une recommandation on ne peut plus ridicule pour un traitement qui repose sur le commerce d’espèces sauvages en réponse à une pandémie mondiale, elle-même née du commerce d’espèces sauvages. 

D’après notre partenaire Environmental Investigation Agency  la majorité des remèdes issues de la médecine traditionnelle chinoise n’utilise aucun ingrédient issus d’animaux sauvages, et la plupart des praticiens ne préconisent pas l’utilisation de tels produits. C’est donc le moment idéal pour que les autorités chinoises étendent la récente interdiction du commerce d’animaux sauvages à la médecine.

LA TORTURE DE L'EXTRACTION DE LA BILE D'OURS

D’après un de nos partenaires, Animals Asia, plus de 10 000 ours noirs d’Asie ont été mis en cage et élevés pour leur bile à travers l’Asie. 

La bile est extraite par divers moyens, de l’utilisation de cathéters en métal et en latex pour ouvrir des plaies dans l’abdomen, jusqu’à l’insertion d’aiguilles de quatre pouces dans la vésicule biliaire. Non seulement cela est très douloureux, non-hygiénique et représente un terrain propice à la maladie, mais la mise en cage d’un animal sauvage tel qu’un ours pendant toute sa durée de vie pour l’extraction de la bile est particulièrement cruel. 

L’extraction de la bile est un processus invasif entraînant des maladies cardiaques, des maladies oculaires et dentaires, des maladies de la vésicule biliaire, de l’arthrite douloureuse, des cancers, de l’hypertension, de l’infection des plaies ouvertes et plus encore. 

De plus, compte tenu de la nature de son extraction, la bile d’ours contient intrinsèquement infection et maladie. C’est pourquoi la Fondation Brigitte Bardot soutient depuis plusieurs années plusieurs organisations en Asie, notamment en Chine, pour mettre fin à l’élevage des ours pour leur bile et pour sauver les ours des conditions terribles de détention dans lesquels ils sont maintenus.

LA MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE DOIT DEVENIR ÉTHIQUE

En conclusion, il paraît évident que nous ne devrions aucunement nous fier aux produits issus de la faune sauvage, tel que la bile d’ours, comme solution pour lutter contre un virus mortel qui semble provenir lui-même de la faune sauvage. 

La médecine traditionnelle chinoise a des milliers d’années d’application pratique et de connaissances sur lesquelles s’appuyer, ainsi qu’une philosophie d’équilibre entre l’harmonie et la paix avec l’environnement. Les médicaments devraient pouvoir soigner efficacement et ce de manière éthique.

Fin février 2020, la Chine a décidé d’interdire complètement le commerce d’animaux sauvages. Nous félicitons la nation chinoise d’avoir pris cette mesure. Cependant, selon la National Forestry and Grassland Administration  les espèces sauvages utilisées dans la recherche scientifique et la médecine sont exclues de cette interdiction. Par conséquent, à notre connaissance, la décision d’interdire la consommation d’animaux sauvages n’a pas affecté lélevage pour la bile d’ours.

PLUS DE CONTRÔLES POUR PROTÉGER LA FAUNE SAUVAGE

Cependant, la législation récente introduite autour de la faune sauvage a inclus des contrôles plus stricts sur l’utilisation des animaux dans la production de médicaments. 

Nous espérons sincèrement que ces contrôles seront davantage renforcés pour permettre une meilleure protection des espèces telles que l’ours et nous appelons le gouvernement chinois à interdire complètement l’utilisation de produits issus de la faune sauvage, aussi bien dans l’alimentation que dans les pratiques médicinales.

Crédits photos : Creative Commons/Nicolas Guérin, Creative Commons/Asian Animal Protection Network, Freepik/sanpom..


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