Dans sa lettre ouverte publiée le 15 juin 2020, Brigitte Bardot interpelle Frédéric VEAU, Préfet de la Corrèze, concernant le refus de son administration, au sujet de la détention du sanglier Maurice. Il risque l’euthanasie...
LA LETTRE OUVERTE DE BRIGITTE BARDOT À Frédéric VEAU
Paris, le 15 juin 2020
Monsieur Frédéric VEAU, Préfet de la Corrèze, 1 rue Souham, BP 250, 19012 Tulle Cedex
Monsieur le Préfet,
Je viens d’être informée du refus de votre administration d’autoriser la détention du sanglier Maurice recueilli par Mme Sylvia Bachellerie domicilié au Jardin, et je souhaiterais que vous examiniez à nouveau sa demande pour la survie de cet animal.
Cette personne a recueilli en septembre 2014 ce sanglier blessé, encore marcassin. Grâce aux bons soins prodigués, il a survécu et a trouvé sa place comme animal domestique. Mme Bachellerie a fait une demande d’autorisation comme le prévoit l’arrêté du 8 octobre 2018 permettant la détention d’un seul sanglier Sus scrofa chez un particulier.
Contre toute attente, cette demande a été rejetée par vos services aux motifs qu’il s’agit d’une détention impossible en raison de l’origine illégale du sanglier. Dans ce cas, il s’agit d’un sauvetage concernant un animal orphelin et en danger. Ce sanglier n’a jamais agressé personne ; les conditions de détention (enclos fermé et électrisé) mises en place répondent à des normes de sécurité et de bien-être pour l’animal.
Ma Fondation n’a pas pour objectif de cautionner la détention d’animaux sauvages par des particuliers, au contraire, nous dénonçons depuis toujours ce genre de pratique et informons régulièrement les particuliers de la démarche à suivre quand ils recueillent un animal sauvage blessé. Ici pourtant, il est trop tard pour réhabiliter cet animal dans la nature et nous nous devons d’intervenir pour que soit trouvée une solution humaine et satisfaisante pour tout le monde.
Alors que les ministères de l’écologie et de l’agriculture ont prévu des dérogations concernant la possibilité de détenir un seul sanglier pourquoi refuser d’en accorder une et condamner cet animal à mort ? Les coupables sont les chasseurs, pas leurs victimes !
J’espère de tout cœur que vous reconsidérerez cette demande de dérogation avec toute la sensibilité qu’elle mérite et vous transmets, Monsieur le Préfet, l’expression de toute ma considération.
Brigitte Bardot
Présidente